Histoire de la commune

Le nom : Saint-Germain-de-Modéon

Modéon
Les spécialistes qui se sont penchés sur l’origine du mot « Modéon » disposent de peu d’éléments.
Les différents manuels pouvant être consultés se contentent de classer le nom à Saint-Germain et éludent la seconde partie du toponyme « Modéon ».

Un des ouvrages de référence rédigé par Alphonse ROZEROT reprend les formes anciennes du nom de notre village :
– Ecclesia Sancti Germani de Mundaum, 1139
– Sanctus Germanus de Mondaum, 1147
– Sanctus Germanus de Boscho, versus Rovretum, 1258
– Prior de Mundaon, ecclesia Sancti Germani, 1290
– Sanctus Germanus de Modeon, 1306
– Saint-Germain de Mondoyan, 1352, de Modeun, 1397, de Mondoien, 1468

Les formes possédées n’étant pas assez anciennes, il est très hasardeux, voire impossible, d’avancer avec certitude, une hypothèse d’interprétation pour « Modéon ».

Il existe bien une commune dont le nom est Daon, Daun en 1118. Un « dictionnaire étymologique des noms de lieux en France » la fait remonter à un hypothétique nom d’homme gaulois « Dago » + le gaulois Dunum : forteresse.

Sur la base de cette hypothèse, et au regard de la topologie de notre commune, on peut se risquer néanmoins à l’interprétation suivante :
Modéon viendrait de Monsdunum qui veut dire :
Mons : montagne en latin
Dunum : forteresse en gaulois

Cette interprétation peut être rapprochée sur le terrain du site de Saulce d’Aigues, sur la rive gauche de la rivière « Romanée ». Cette colline présente à ses sommets (petit et grand Saulce d’Aigues), sur une surface concentrée, un phénomène naturel d’érosion granitique en boules ayant pu pousser, dés les temps les plus reculés, les hommes à s’y rassembler et à s’y fortifier.

Dans l’ouvrage, «Les enceintes défensives antiques de la Côte-d’Or : essai de nomenclature… / par Paul Jobard,…» disponible sur le site en ligne de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) : Gallica, il est indiqué page 92, « un camp signalé dans le bois de Saulce d’Aigues » à Saint-Germain-de-Modéon.

Par ailleurs, certains écrits datant des années 20, relatent l’existence d’habitats sur la rive gauche de la « Romanée » à l’époque gallo-romaine. Toutefois, ces affirmations ne s’inscrivent pas dans le sens des études récemment effectuées. Elles n’ont pas non plus, à ce jour, été corroborées par des traces sur le terrain.

Dans son ouvrage, « Mines et Métallurgie chez les Eduens, le District Sidérurgique Antique et médiéval du Morvan-Auxois » paru en 1992, Annales Littéraires de l’Université de Besançon, Diffusion Les Belles Lettres, 95 boulevard Raspail, Paris 6ème, le Professeur d’Archéologie, Michel Mangin, a recensé, visité et étudié un certain nombre de sites sur le territoire de la commune de Saint-Germain-de-Modéon.
Parmi eux (une douzaine), les sites du gué des Beaumes, du gué du Piéché, sont des nouveaux indices permettant de localiser dans un passé lointain la présence des hommes à proximité de la « Romanée (nécessité de l’eau pour les fonderies) et sur sa rive gauche.

Saint-Germain
Le guide Nathan précise qu’anciennement, la paroisse s’appelait « Sancti Germani Ecclesia de Bosca » (1ère mention au XIIème siècle). Il s’agit de l’évêque Saint-Germain d’Auxerre (378-448), qui a donné son nom à de nombreuses paroisses au moyen âge et dont le culte est très répandu et très ancien.

« Bosco » est un mot populaire du bas latin pour désigner le bois.
Le village fût d’ailleurs parfois appelé « Saint-Germain-des-Bois ».
Les éléments connus laissent donc penser que le nom actuel : « Saint-Germain-de-Modéon » aurait une double origine : très ancienne (et encore imprécise) pour « Modéon ».
Du Vème (et largement répandue) pour Saint-Germain ».

La paroisse de Saint-Germain-de-Modéon

« La paroisse doit son origine a un antique prieuré de bénédictins fondé au XIème siècle par les évêques d’Autun qui le donnèrent en 1139 à l’abbaye de Moutiers Saint Jean.

Dans la charte qui fût dressée à cet effet, le prélat, Etienne de Bagé, dit qu’il sait de source certaine que cette concession avait été faite par ses prédécesseurs longtemps avant lui. Il y avait alors un prieur et quatre religieux ».

Monuments religieux

Il ne reste plus rien du prieuré du XIème siècle, qui s’élevait dans les prés à droite de la bifurcation Saint-Germain du Bas / Champ au Beau, lieu-dit « Le Prieuré ».

L’église actuelle fût construite dans la seconde moitié du XVIIIème siècle suite à l’état de délabrement avancé d’une ancienne église qui se trouvait un peu plus bas au sud, près des bâtiments de l’ancien prieuré.

L’édifice est formé d’un choeur absidial et d’une nef flanquée de deux chapelles latérales. Le choeur de l’église actuelle est du XVIIIème siècle ; la nef, l’entrée et le clocher sont, dans leur état actuel, du XIXème siècle.

La partie ouest de l’édifice se caractérise par un portail néo-roman qui a fait l’objet d’un ravalement à l’automne 1999.

Devant la porte se trouve une pierre des morts. Cette grande dalle rectangulaire était destinée d’après une lointaine tradition à poser le corps du défunt avant de pénétrer dans l’église pour la cérémonie d’obsèques. Il existe une seconde pierre des morts devant l’église du village voisin de La Roche en Brenil.

Le meuble le plus intéressant de l’église de Saint-Germain-de-Modéon est le maître-autel XVIIIème siècle, en pierre polychrome, d’inspiration baroque, qui a été restauré à la fin des années quatre-vingt dix.

Par ailleurs, les travaux de réfection des enduits intérieurs de l’église datant de la même époque, ont permis de constater que la construction de l’église s’est faite en partie (pourtour des vitraux notamment) en utilisant de la roche calcaire. Ceci reste assez surprenant dans notre secteur granitique. Il n’apparaît pas impossible aux spécialistes en archéologie que la présence de cette pierre (qui proviendrait des environs de la commune de Bierry-les-belles-fontaines) soit à rapprocher de la présence, durant des siècles, sur le territoire de la commune des moines de l’abbaye de Moutiers-Saint-Jean.

Depuis le XIIème siècle…

Les différentes traces qui relatent la vie du village au cours des siècles sont essentiellement liées à la vie religieuse et seigneuriale : rattachement de la paroisse à Sincey-les-Rouvray durant 369 ans jusqu’en 1658, rôle du hameau de Saint-Martin et de sa chapelle aujourd’hui disparue, existence de différentes entités : le fief de Saint-Germain, la seigneurie de Romanet dont les propriétaires ont variés au fil des temps.

Il est à noter que le prieur de Précy-sous-Thil possédait aussi un fief en toute justice qu’il vendit en 1527 à Michel de Clugny, seigneur de Montachon, pour acquitter sa part de la rançon de Francois 1er.

Le recueil des fiefs d’Auxois rapporte Tome IX page 529, qu’au 7 août 1681, il y avait près de l’église une maison seigneuriale avec porte cochère et un grand héritage de vingt arpents, dît Champ du Prieur.

Les registres municipaux où sont consignées les délibérations du conseil municipal restent une source d’information importante qui témoigne de la vie municipale et rurale et de son évolution depuis la fin du XVIIIème siècle.

Pour mémoire, Saint-Germain-de-Modéon comptait 600 habitants en 1850.

En 1905, 467 habitants dont 120 électeurs (beaucoup de main d’oeuvre étrangère). Il y avait 5 aubergistes, 1 épicier, 2 meuniers, 1 tailleur de pierre, 1 entrepreneur, 3 marchands de bois et charbon, 7 artisans.

Recueil de textes et de recherches effectuées par Valéry LOISIER (1999 – actualisé en 2015)

Remerciements à :
– M. Michel Mangin, Professeur d’archéologie
– Mme Fontaine, toponymiste

Lien vers le répertoire numérique des plans du cadastre napoléonien de Saint-Germain-de-Modéon (Selectionner Saint-Germain-de-Modéon dans la colonne de gauche)

Le Morvand ou Essai géographique topographique et historique sur cette contrée

par J.-F. Baudiau. Curé de Dun-les-Places
Saint-Germain de-Modéon
Tome troisième – 1865 (troisième édition, Librairie Guénégaud S.A., Paris)

« Ce village, situé sur un monticule, au milieu des forêts, qui l’ont fait appeler quelquefois Saint-Germain-des-Bois, semble devoir son surnom à un souvenir paien ; car Mondéon n’est qu’un corrompu de ces deux mots latins : Mons deorum (« Mons = Mont »). On croit, en conséquence, que son église aurait été bâtie sur les ruines d’un antique sacellum (« Sacellum = petit temple, petit sanctuaire »), élevé en ce lieu par les Romains à quelque fausse divinité. N’oublions pas que près de là passait la voie d’Agrippa, et qu’à peu de distance, au sud, se trouvent les Bruyères-de-Valère, où la tradition porte qu’il exista une bourgade considérable. Romanet ne rappellerait-il pas aussi l’existence d’une villa romaine ? La vieille chapelle de Saint-Martin, bâtie dans les bois, à l’ouest, peut faire supposer, sans témérité, que ce lieu fut purgé de la superstition païenne par le saint thaumaturge des Gaules, alors qu’il se rendait à Auguste-dunum, en 376, pour une semblable opération. Là, comme à Autun, comme à Beuvray, son souvenir aurait été consacré par l’érection d’un édifice religieux en son honneur.

Le territoire de la commune de Saint-Germain est généralement maigre et rocheux. Le ruisseau de Grandvaux, qui, là, prend le nom de Romanée, le traverse, du sud au nord, et alimente un vaste étang. Les habitants, au nombre de six cents environ, se livrent à l’agriculture, à l’exploitation des bois et au soin du bétail.

Le chef-lieu doit son nom actuel à saint Germain, évêque d’Auxerre, auquel son église paroissiale est dédiée, et dont elle possédait jadis une relique insigne. Cet édifice, formé d’un choeur absidal et d’une nef, flanquée de deux chapelles latérales, a été reconstruit dans la dernière moitié du dix-huitième siècle. Il se trouvait antérieurement un peu plus bas, au sud, près des bâtiments d’un ancien prieuré, dont il ne reste plus de vestiges. Cette vielle église était alors tellement lézardée et ruineuse, qu’il fallut l’abandonner et faire provisoirement les offices religieux dans la chapelle Saint-Martin.

La paroisse de Saint-Germain, malgré son peu d’importance, est très ancienne. Elle doit son origine à un antique prieuré de bénédictins, fondé par les évêques d’Autun, qui le donnèrent à l’abbaye de Moutier-Saint-Jean, à laquelle Etienne de Bagé le confirma en 1139. Dans la charte qui fut dressée à cet effet, le prélat dit qu’il sait, de science certaine, que cette concession avait été faite par ses prédécesseurs, longtemps avant lui. Il y avait alors un prieur et quatre religieux (« On voit, par une reconnaissance du 3 mai 1316, que ce prieuré était exempt de la juridiction épiscopale (Réomaüs, p. 309) »).

Au sud-ouest, dans les bois, on rencontre une vieille chapelle, dédiée à saint Martin, qui fut donnée elle-même, avec la ferme, au monastère de Moutier-Saint-Jean par Hugues de Vichy, noble seigneur, qui s’y était fait religieux. En 1165, il s’éleva entre le prieur de Saint-Germain, Lucius, et celui de Brassy, Etienne de Saint-Yon, une controverse concernant la terre de Saint-Martin, seigneurie en toute justice, et consistant en prés, terres, bois, tierces… Ce différend fut enfin terminé à l’amiable, sur l’avis de Pierre, abbé de Moutier-Saint-Jean, et de Raoul, prieur de La Charité, avec l’approbation des moines de ces monastères, dont relevaient les deux prieurés. Il fut donc convenu que la chapelle et les dépendances appartiendraient exclusivement au prieur de Saint-Germain, à condition de payer présentement une somme de sept livres dix sous et, en outre, une rente perpétuelle de trois sous, au jour et feste de Notre-Dame de mars, au prieur de Brassy. Une clause spéciale portait qu’à défaut de payement de cette rente par les moines de Saint-Germain, ceux de Brassy, après l’avoir réclamée inutilement, auraient leur recours sur la terre de Saint-Martin.

Un siècle après la conclusion de cette affaire, on ne trouvait plus à Saint-Germain que le prieur et un chapelain, prior et ejus socius (« En 1289, le prieur lui-même s’était aussi retiré, et il ne restait que le chapelain pour la desserte de la paroisse. Mais comme celle-ci était si peu populeuse, qu’elle ne fournissait pas un revenu suffisant pour l’entretien du prêtre, l’évêque d’Autun, Hugues d’Arcy, du consentement de Gaudry, abbé de Moutier-Saint-Jean, la réunit, à perpétuité, à Seinsey, dont les revenus étaient également fort modiques. Il régla que le curé de cette paroisse lèverait tous les revenus, tels que oblations, legs, sépultures, confessions, noces et les offrandes faites à l’autel de Saint-Germain ; qu’il aurait la manse du feu prestre Benoist,… ou une autre de même valeur, le droit d’usage, comme le reste des habitants, et enfin mutonos ou la dîme des moutons de Romanet. Le prieur ou l’abbaye conservait seulement les dîmes, tant novales qu’anciennes, des autres dépendances de la paroisse. Dès lors, Saint-Germain de Modéon ne fut qu’une simple annexe de Seinsey et son église une chapelle, où le curé et le vicaire venaient, les dimanches et fêtes, faire les premiers et solemnels offices.« ).

Cet état de choses dura trois cent soixante-neuf ans. En 1658, l’évêque Gabriel de Roquette, sur les sollicitations des habitants, y plaça, à demeure, un vicaire amovible du curé de Seinsey, auquel les religieux de Moutier-Saint-Jean abandonnèrent les revenus dont il a été parlé, avec les dîmes de Romanet, produisant quinze setiers de grains, celles de laine et d’agneaux et les revenus de la chapelle Saint-Martin.

Quatorze ans après, les gens de Saint-Germain voulurent avoir un vicaire perpétuel ou curé, comme ceux de Seinsey. Ils donnèrent, à cette fin, le 17 octobre 1672, une assignation à l’abbé et aux religieux ; mais ceux-ci repoussèrent leur demande, parce que, disaient-ils, ils ne retiraient pas cent livres de la paroisse.

Les manans de Saint-Germain ou du bourg, au nombre de six feux, reconnurent, en 1486, devoir chacun six sous huit deniers de bourgeoisie ou franchise au roi, à la Saint-Rémi ; deux gélines grasses pour le feu, à la Saint-Martin d’hiver, l’une au roi et l’autre aux religieux, et cinq deniers et une livre de cire pour le droit d’usage et pacage dans les forêts, où ils pouvaient prendre bois mort et mort-bois, piesces à maisonner, sans pouvoir en vendre à autrui (« Le 14 décembre 1455, les gens de Bierre-lès-Egarées et soixante-sept habitants de Rouvray obtinrent un droit d’usage dans les bois de Saint-Germain, moyennant dix deniers, par feu, payables devant l’église, le lendemain de Saint-Rémi.« ).

La terre de Saint-Germain, fief en toute justice, consistant en prés, terres, bois de quatre cent quarante hectares, avec les divers droits seigneuriaux du temps, appartint d’abord tout entière à l’abbaye. Mais, vexés de mille manières par les gentilshommes du voisinage, et forcés d’abandonner leur prieuré du Morvand, les religieux résolurent, pour faire respecter leur propriété, en 1257, de s’associer le duc de Bourgogne, Hugues IV. Il fut alors convenu que le bois du Plessis appartiendrait exclusivement aux moines ; mais que celui de Saulce-Dague, où le prieur prend son chauffage, et ceux du Deffend et de Saint-Martin seraient possédés par indivis, à condition pourtant que l’abbaye y jouirait du droit d’usage et pacage ; que l’Etang-Dessus et l’Etang-Dessous, avec le moulin banal, qui dès longtemps, en 1486, estoient en ruines, resteraient la propriété du monastère seul ; que le duc ne percevrait que le quart des dîmes de tous grains qui se tient en gerbes et se payent à raison de vingt l’une ; enfin qu’il ne pourrait mettre hors ses mains, ni aliéner, ni donner en aumosne sa portion, sinon en faveur de leur église.

L’abbaye fut un peu plus tranquille depuis dans la jouissance de cette terre, que le duc, pour ce qui le regardait, plaça sous la juridiction de son châtelain d’Avallon (« Boileau, Anecdotes avall.« ). Nos rois devenus, par la réunion de la Bourgogne à la monarchie, seigneurs de Saint-Germain, en partie, n’en usèrent pas avec autant de bienveillance envers les moines. La sévérité de leurs officiers fit regretter souvent à ceux-ci l’ancienne association. Charles VIII, ayant fait renouveler le terrier d’Avallon, en 1486, obligea les sujets au guet-et-garde de cette place. François 1er, au mépris des clauses de l’association, l’engagea, en 1537, à Etienne Chastelain, receveur des droits royaux dans l’Auxois, qui vexa les moines pour l’usage et pacage et les obligea de marquer leurs porcs d’une plaque de fer.

Henri III vendit Saint-Germain, à titre de rachat, le 29 août 1578, pour deux cent soixante-quinze écus d’or, à Edmée de Rabutin, veuve de Philippe de Vichy, sire du Jeu. Cette dame le repassa, peu de temps après, à François de Rabutin, son frère, seigneur de Bourbilly. Jacques d’Hubine acquit ce fief, en 1610, et le céda, à son tour, cinq ans plus tard, à Jacques de Jaucourt, baron de Saint-Andeux.

Les religieux de Moutier-Saint-Jean, lassés, sans doute, des tracasseries qu’on leur suscitait, vendirent leur portion de Saint-Germain, en 1562, à François de Briquemault, seigneur de Ruère, pour quatre mille livres, dont il paya neuf cents comptant, et dut garder le reste jusqu’au remploi, en soldant huit pour cent. Il en fit aveu le 12 janvier de l’année suivante (« Dijon, Recueil des Fiefs d’Auxois, tome IX, p. 268.« ). Le roi ayant confisqué les biens de ce seigneur, en 1573, Jean de Lavault, infirmier du monastère, à l’office duquel Saint-Germain était attaché, intenta un procès à Renée de Jaucourt, sa veuve, au baillage d’Auxois. Un arrêt du 3 avril, confirmé le 29 mai, lui adjugea cette terre et celle de Seinsey, jusqu’à parfait payement. Néanmoins, Renée en repris de fief, le 6 mars 1576, titre d’acquisition de François et Gaspard de Briquemault, ses fils, qui, sans doute, l’avaient rachetée de l’abbaye.

Jacques de Jaucourt, seigneur de Saint-Andeux, déjà possesseur de la partie royale de Saint-Germain, acquit l’autre moitié des héritiers de Briquemault, et se trouva ainsi maître de toute la terre. A sa mort, elle passa à ses enfants : Joachim 1er, baron de Saint-Andeux, et Françoise, mariée à Louis de Guéribalde, sieur des Chapelles. La portion du premier ayant été adjugée, par décret, le 13 avril 1663, à la veuve de Guéribalde, sa soeur, celle-ci la légua, avec Saint-Andeux, à Joachim II de Jaucourt, son neveu, qui repris de fief le 7 août 1681 (« Dijon, Peincedé, tome IX, p. 603.« ).

Il y avait alors, près de l’église, une maison seigneuriale, avec porte cochère, et un grand héritage de vingt arpents, dit Champ-du-Prieur (« Ibid, . 529.« ).

Charles de Jaucourt, seigneur de la Vaiserie, de Saint-Andeux, du Vernay, vendit Saint-Germain, avec ses autres biens, le 7 septembre 1724, à Jean-Baptiste de La Gorgette, dont les héritiers le repassèrent, le 20 juillet, quatre ans plus tard, à Jean-Baptiste, comte de Brachet, sieur de Magny. Celui-ci le revendit, le 19 juin 1746, à Guy Sallier, qui fit aveu le 6 juillet suivant et l’unit à la baronnie de La Roche-en-Breny. Henri-Guy Sallier, son fils, renouvela ce devoir en 1761.

Romanet ou Romanay, Romanaium, au sud-ouest, était le siège d’une autre seigneurie, en toute justice, mouvante du duché de Bourgogne, Jean de Vernon, chevalier, en était possesseur en 1250. Alix, sa fille, la porta à Jean de Voudenay, qui la vendit à Garnier de Saffres, issu des sires de Châtillon-sur-Seine et inhumé dans l’abbaye de La Bussière, en 1305.

Jean de La Trémouille assigna, en 1440, sur les revenus de Romanet, une rente de quatre-vingts livres, rachetable par huit cent saluts d’or (« Ces pièces, ainsi nommées de l’image de l’ange Gabriel, saluant la vierge Marie, valaient environ trois francs de notre monnaie.« ), à Jeanne, sa fille bâtarde, veuve de Girard de Cussigny, lors de son second mariage avec Etienne de Gueunigier, seigneur de Vaux. C’est de là, sans doute, qu’une pièce de terre s’appela depuis le Champ-de-la-Bâtarde. Jean n’ayant point eu de postérité légitime de Jacqueline d’Amboise, sa femme, dame de Courcelle, légua ses biens à Georges, son frère, dont le fils fut archevêque d’Alby et cardinal. Le prélat jouit de Romanet plusieurs années ; de la le nom de Champ-l’Evêque, que porte un héritage.

Ce fief appartenait, en 1500, à Jean et Girard de Chappes. Jacques, seigneur de Romanet, trente ans après, épousa 1° Agnès de Robes ; 2° Marguerite Ménard, soeur de Quentin, archevêque de Besançon, précepteur du duc Philippe-le-Bon, et trois fois ambassadeur à Rome. Il laissa trois héritières : Marguerite, mariée à Pierre Davout, écuyer, seigneur de Vignes ; Jeanne, qui épousa Guy Coutier, sieur de Souhey, président au parlement de Dijon, et Philiberte, qui s’unit à René de Moisson, dont elle eut une fille, mariée à Prosper de Georges.

Nicolas 1er Davout, fils de Pierre et de Marguerite de Chappes, seigneur de Romanet, en partie, fut tué en combattant vaillamment sur les frontières d’Allemagne, en 1635. Il avait épousé Françoise Vaussin, fille d’Antoine, sieur de Corsin, dont il eut cinq enfants : Jacques, tué sous les drapeaux ; Nicolas II, qui suit ; Jeanne, mariée à Nicolas, seigneur de Millery ; Elisabeth, femme de Gabriel Damoiseau, sieur de Menemois, et Jacqueline, qui s’unit à François de Vezon, écuyer, seigneur d’Annoux.

Nicolas II épousa Edmée de Sainte-Maure, fille de Guy, baron d’Origny, dont il eut neuf enfants : cinq garçons et quatre filles. François Edme, le troisième : s’unit à une femme de bas aloi, qui lui donna cinq héritiers. Jean-François, l’un d’eux, seigneur d’Annoux, en partie, lieutenant du régiment Royal-Champagne, fut tué, avec un de ses frères, devant Prague, il avait épousé Adélaïde Minard de Velars, dont il eut, le 10 mai 1770, un fils, Louis-Nicolas Davout ou Davoust, maréchal de France, prince d’Eckmühl, l’une de nos gloires militaires.

Nicolas II, le puiné, vendit, en 1652, Romanet, tant en son nom qu’en celui de ses cohéritiers, à Jacques et Prosper II de Georges, ses cousins, déjà seigneurs de la moitié de ce fief.

Prosper épousa Anne de Grandry, qualifiée veuve dans l’aveu qu’elle fit pour Romanet et Villars-Dompierre, le 19 juin 1677. Il en eut quatre enfants savoir : Jacques, capitaine au régiment de la marine ; François, Claudine et Marie-Jacqueline. Le premier donna dénombrement, tant en son nom qu’en celui de ses frère et soeurs, le 28 juin 1696.
Marie-Jacqueline ayant épousé Jacques-Alphonse de Laferté-Meun, seigneur de Challement et de Prélichy, lui porta Romanet, qu’il vendit, le 17 octobre 1730, pour quatorze mille trois cents livres, à Guy Sallier. Celui-ci reprit de fief, le 21 juin de l’année suivante, et l’unit à la baronnie de La Roche-en-Breny. Henri-Guy, son fils, en fit autant, en 1761.

Le prieur de Précy-sous-Thil y possédait aussi un fief, en toute justice, qu’il vendit, en 1527, à Michel de Clugny, seigneur de Montachon, pour acquitter sa part de la rançon de François 1er.

Les autres dépendances de la commune sont : Frêne, Champ-Beau, L’Hâte-au-Prieur, Bourdamon… »