Saint-Martin

La vieille chapelle de Saint-Martin, bâtie dans les bois, à l’ouest, et dont les ruines étaient encore visibles en 1922, peut faire supposer, sans témérité, si l’on en croit l’abbé Baudiau, Curé de Dun-Les-Places en 1865, que ce lieu fut purgé de la superstition païenne par le saint thaumaturge des Gaules, alors qu’il se rendait à Auguste-dunum, en 376, pour une semblable opération. Là, comme à Autun, comme au Beuvray, son souvenir aurait été consacré par l’érection d’un édifice religieux en son honneur.

Inscription relevée dans la chapelle de Saint-Martin le 15 avril 1894 :
«Cette chapelle ruynée dont plus de deux cent ans a été rétablie en faveur de l’accense de ce lieu, pour y entretenir les dévotions accoutumées par Maître Nicolas LESESTRE, notaire royal et procureur des terres de Villarnoul, Rouvray, Saint-Andhuis et dépendances en l’an 1630».

On trouve dans les environs de ce hameau abandonné beaucoup d’anciens murs de pierre séculaires, dont certains sont encore bien conservés.

Alain Dessertenne dans son livre « La Bourgogne de Saint-Martin » (Editions CABEDITA 2007) évoque Saint-Martin dans ces termes :
« Au chapitre des lieux ruinés, on placera ici le site abandonné du vieux village de Saint-Martin à Saint-Germain-de-Modéon, aux confins de l’Yonne et de la Côte d’Or. Dans un cadre d’une sauvagerie prenante, une clairière éclairée par le miroir d’un étang semble à peine s’ouvrir parmi d’immenses reboisements de résineux. Derrière des murs cyclopéens marquant d’anciennes limites foncières et des amoncellements de pierres ensevelies sous une végétation diabolique, l’imagination fait ressurgir le mouvement de vies éteintes qui l’animaient encore jusqu’au XVIIIème siècle. Au cadastre, tout y parle encore de l’évêque de Tours : l’Hâte de Saint-Martin (Hâte = bande terre), le buisson de Saint-Martin, le champ de la fontaine, le Champ de la Chapelle. Dans ce décor d’un autre monde, seul le cri d’une bête affolée, mise à l’estive pour entretenir le dernier carré d’herbe fraiche, ou bien le froissement d’ailes d’un héron cendré prenant son envol, troublent un silence qui n’en finit plus de retomber sur ces lieux désertés et des temps à jamais révolus ».